La parité dans la gouvernance du golf arrive à grands pas ! PART.1

partité gouvernance golf

Les femmes se sont fait une modeste place dans les instances dirigeantes de la gouvernance du golf français. Le combat pour la parité est encore loin d’être gagné. Une réalité qui va bientôt changer de registre, car à partir du 1er janvier 2024 (2028 pour les instances régionales), la loi va obliger les fédérations nationales à respecter une stricte parité lors du renouvellement de leurs instances dirigeantes.

Elle limitera également à trois, le nombre de mandats qu’un.e président.e de fédération ou de ligue professionnelle peut exercer. Ce texte veille, par ailleurs, à la transparence financière des dirigeants et renforce les moyens de lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences sexuelles et sexistes.

Les quotas font avancer mathématiquement les choses, mais dans l’usage, ces changements devront être préparés et répondre à une stratégie afin qu’ils soient constructifs, non clivants et durables.

Jusqu’à présent, pourquoi n’avons-nous pas réussi à  intégrer plus de femmes dans des postes clefs dans les gouvernances de notre sport ?

Et est-ce que la loi suffira pour actionner sereinement et de la meilleure façon l’égalité femme-homme dans le golf ?

Ce système favorise principalement les personnalités à l’intérieur, il y a un grand écart entre le discours et la recherche de compétences.

AUTOPSY DU SYSTÈME

Si la loi du 4 août 2014 impose aux fédérations qui délivrent plus de 25 % de licences féminines d’élire au minimum 40 % de femmes, rares sont celles qui occupent une place stratégique.

La France peut néanmoins se targuer d’avoir près de 44% de femme élu au comité directeur de la Fédération, nous ne sommes pas loin d’une parité (contre 25% lors du mandat précédant)..

> 4 des 12 membres du Bureau sont des femmes et seule 3 des 14 commissions/comité stratégiques est dirigée par une femme.

On s’est mis en conformité avec l’obligation légale d’avoir autant de présence féminine que de licenciées. Nous déplorons de recevoir plus de candidatures masculines que féminines, cela tient du fait que nous avons une proportion plus importante de joueurs que de joueuses, mais au-delà de cette statistique c’est toute la question de l’accès à des responsabilités de mandat associatif. Nous avons plus de mal à trouver des femmes qui souhaitent s’engager et exercer des mandats.On ne peut pas nommer les gens de force, il faut le comprendre aussi” indique Christophe Muniesa, DG de la FFGolf.

Dans un monde sportif ou l’homme est pris pour référence, il semble difficile d’atteindre cet objectif de parité. Des pratiques bien ancrées conscientes ou inconscientes qui neutralisent l’essor du féminin dans notre sport.

“Il n’y a pas d’aspect structurel, c’est naturel. Cette difficulté de trouver des femmes dépasse le strict cadre fédéral, d’ailleurs il y a peu de présidentes de club (9% de part de femmes). Les commissions ne sont pas composées de haut en bas, quand on fait appel aux bonnes volontés, on ne peut traiter que les candidats qui émergent. La réforme de nos statuts devra permettre aux femmes salariées de golf commerciaux d’accéder à ces postes si elles le souhaitent.” poursuit Christophe Muniesa.

Les chiffres ne trompent pas, les bonnes volontés et le naturel social ne suffisent pas à atteindre l’égalité femme-homme dans notre sport. 

La féminisation des instances sportives est un processus long, il faut mettre en place des actions pour faciliter l’accès de façon transparente. 

Anabelle Caprais Docteure en sociologie du sport confirme cet état de fait  “lors de mes recherches j’ai souvent entendu de la part des instances “on cherche des femmes mais on n’en trouve pas”, Il ne suffit pas de demander uniquement à son cercle interne et la bonne volonté ne sort pas d’elle-même” souligne t-elle.

En effet, aujourd’hui l’accessibilité à des postes au sein des gouvernances n’est pas toujours associée à des publicités pour toucher un maximum de candidat(e)s potentiel(le)s.

La nomination reste le premier moyen de recrutement des gouvernances de golf : “Quand ce n’est pas un comité stratégique les candidatures sont ouvertes au public, donc on sollicite les membres du comité directeurs pour nous faire des propositions et ils vont solliciter leur réseau. On s’efforce à chaque fois de respecter une forme d’équité et de parité, mais on est tributaire de la volonté des gens qui veulent s’engager ou pas” indique Christophe Muniesa.

C’est d’ailleurs ainsi que tout a commencé pour Véronique Branover, aujourd’hui Présidente de la Ligue de Golf Occitanie “ Ma fille jouait, je l’amenais à toutes les compétitions possibles, et dans mon club l’association cherchait une femme suite à un départ, c’est comme cela que tout a commencé, j’ai été élue comme présidente de comité départemental par la suite et aujourd’hui je suis présidente de Ligue.”

Ces processus  par nomination peuvent limiter les possibilités de recrutement.

 “Ce système favorise principalement les personnalités à l’intérieur, il y a un grand écart entre le discours et la recherche de compétence” indique Annabelle Caprais – “ Lors de mes travaux d’étude, j’ai interviewé plus de 80 personnalités de gouvernance et certaines d’entre elles n’avaient même pas été au fait qu’en définitive leur candidature avait été appuyée, montrant ainsi qu’il existe des règles de jeu informelles”.

La nouvelle réglementation va bousculer tout un écosystème. 

Préparer les femmes à prendre place dans cette gouvernance semble devoir s’accompagner d’un projet en profondeur, afin de rendre viable ces changements.

Voyons les aspects qui risqueraient d’empêcher une éclosion saine de la diversité dans nos instances dans la partie 2.

FFGOLF, QUI DÉCIDE QUOI ?

Pour mettre en œuvre ses missions de délégation de service public, la Fédération est administrée par un Comité Directeur, composé de 32 membres élus au scrutin secret par l’Assemblée Générale de la FFGolf pour une durée de quatre ans, et rééligibles.

Le Comité Directeur désigne le Président, et valide sur proposition du Président, un Bureau comprenant un Président, un vice-Président, un Trésorier et un Secrétaire Général, au total 10 membres et deux invités permanents.

Le Comité Directeur institue les Commissions fédérales et les Comités stratégiques.

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