Femme athlétique, entrepreneure, mère de 3 garçons, bénévole dans son club, Présidente de l’Association Speedgolf France et artiste peintre. Valérie Texier est multi-facettes et incarne à nos yeux la femme moderne libérée, elle ne perd pas une seconde. Elle a le sport dans la peau et le golf s’est fait une place dans son cœur depuis une vingtaine d’années.
Nous avons le plaisir de vous présenter Valérie Texier, une femme qui dépasse ses limites, mais qui ne glamourise pas pour autant les moments de souffrances qui peuvent en sortir.
Qui es-tu Valérie ?
Je suis une golfeuse qui se challenge souvent, j’ai commencé ce sport à l’âge de 30 ans et aujourd’hui j’ai un index de 14.
Je suis quelqu’un qui a beaucoup de détermination et une force qui me pousse à jouer en compétition, et à me dépasser.
Depuis toute petite je suis animée par le sport. Pour moi, c’est porteur de valeurs : le dépassement de soi, sortir de sa zone de confort.
Ce sont des mécanismes que j’ai transposés dans ma vie professionnelle. Néanmoins, on ne sort pas toujours indemne des défis que l’on se donne ; et ceux que je me suis donnés au niveau professionnel m’ont laissé quelques stigmates, travaillant dans la finance, un milieu sans concession et très masculinisé. J’ai choisi une voie entrepreneuriale, je suis consultante en management. Ma vie d’entrepreneure est pleine de défis, je touche à tout, ce n’est pas une voie toute tracée.
Dans cet univers, je me suis battue selon les codes masculins, j’ai essayé d’être un caméléon, pas trop femme, pas trop féminine avec une part de masculinité forte et assumée.
J’ai eu des rencontres extraordinaires avec des hommes qui m’ont soutenue, c’est aussi grâce à eux et à leur solidarité que j’ai pu évoluer dans ma carrière.
J’arrive toujours à ajouter des projets dans ma vie alors que je bosse à 100%.
Tout cela ne serait pas arrivé sans la présence de mon mari qui est très aidant et impliqué dans notre vie de famille, ce qui me libère du temps pour m’organiser entre ma vie professionnelle et personnelle.
Comment le golf est arrivé dans ta vie ?
Je trouve que tout ce que j’ai fait était souvent lié à mes rencontres, par exemple je me suis mise à la peinture, car quelqu’un m’a proposé d’aller à son atelier.
Pour le golf c’est la même chose, mon mari était un escrimeur et il avait un maître d’arme qui était également moniteur de golf, il nous a initié et nous avons accroché.
Quand j’avais 25 ans, le golf pour moi était un sport de vieux et de riches. Aujourd’hui je suis accro, à l’époque lors d’un cours débutant je me souviens avoir demandé s’il y avait une équipe féminine dans le club, que j’ai intégrée dans la foulée. Cette équipe était super dynamique et entrepreneuse, avec une forte complicité, et humainement entre filles c’était vraiment fun.
Ce groupe c’est un peu “à la vie à la mort” (rire), on a développé pleins de choses ensemble et nous avions une coach géniale Véronique Gabiot, elle nous a inculqué les valeurs de l’entraînement. Puis elle est partie à Feucherolles.
Nous avons fait un mercato de folie et nous avons négocié notre arrivée à Feucherolles, nous n’étions plus en équipe officielle, car le niveau des joueuses là-bas était au-dessus.
De fil en aiguille on a fait appel à nos services sur des compétitions particulières et les meilleures d’entre nous étaient appelées en division.
Ce n’est pas simple en tant que femme de faire sa place, cette sororité résonne et donne plus de poids à nos actions.
Comment es-tu devenue bénévole au sein de la gouvernance de ton club ?
Les deux capitaines historiques ont démissionné, il y avait beaucoup de changements qui s’opéraient. C’est à ce moment que je suis rentrée dans le bureau de l’Association sportive, j’avais envie d’œuvrer pour mon club.
Je me suis proposée pour prendre le capitanat de l’équipe féminine, car une de mes qualités naturelles est le leadership. J’ai vu cette opportunité, j’ai foncé et j’ai proposé un capitanat à 4 femmes.
J’ai voulu casser les codes pour mettre plus de transversalité pour un système moins pyramidal. Nous avons travaillé sur une charte des équipes, un code de conduite, quelques règles, cette charte est appliquée par les femmes avec les co-capitaines.
Aujourd’hui, notre système porte ses fruits. En tant que femme, ce système multicapitanat permet plus de sérénité. Si l’on se fait interpeller ou juger on n’est pas seule. Ce n’est pas simple en tant que femme de faire sa place, cette sororité résonne et donne plus de poids à nos actions.
Maintenant, cette charte est la référence des équipes et a été acceptée également par les messieurs…
Comment est arrivé le speedgolf dans ta vie ?
Le côté sportif du speedgolf m’a beaucoup plu, j’avais vu des vidéos de mecs qui jouaient zéro en à peu près 1H de temps !
C’était resté dans ma tête.
Un jour, je vois le speedgolf arriver en France, pour l’Open de France, j’ai dit à mes copines de Feucherolles (les plus sportives) “il faut absolument que l’on essaye le speedgolf”. On s’est éclatées comme des folles, on a fait nos premières vidéos.
Nous nous sommes engagées sur le premier Championnat de France de speedgolf et avons organisé un séjour historique à Chamonix. Sur 5 d’entre nous, 2 étaient montées sur le podium !
Dès l’automne les dirigeants de l’association Speedgolf France m’ont proposé de rejoindre le bureau et c’est comme ça que je suis rentrée dans l’aventure.
Dans tous les projets menés, j’apporte mes compétences, je professionnalise notre fonctionnement au sein de Speedgolf France, au sein de mes missions. Après 3 années au Bureau l’équipe en charge me propose la Présidence, car ils ont vu que j’agissais, cela fait 2 ans que je suis Présidente.
C’est top comme responsabilités, j’adore faire du réseau dans le sport ainsi que de la recherche de sponsors titre.
Quels sont tes enjeux de développement ?
Comme je suis sensible au développement du golf féminin je mets un point d’honneur à mettre les femmes en avant au speedgolf.
Nous développons une catégorie élite (une des joueuses a joué -1 en 52 minutes), nous développons cette fédération de speedgolf en professionnalisant nos démarches pour avoir un maximum de participant(e)s.
On a fait un groupe de travail avec la FFGOLF, à laquelle nous sommes affiliés. Nous travaillons sur des sujets comme l’intégration du speedgolf dans la pratique golfique fédérale au sein des clubs.
Notre objectif est de pouvoir faire du speedgolf sur un maximum de clubs. Aujourd’hui, les speedgolfeurs doivent partir tôt le matin ou l’été tard le soir. On aimerait pouvoir y intégrer une matinée par mois avant 10 heures à destination des golfeurs et golfeuses qui jouent 18 trous en moins de 2H.
Pourquoi peu de femmes qui jouent au golf en France selon toi ?
Il y a peu de rôles modèles féminins, même moi qui ai une bonne culture golfique je regarde le golf masculin à la TV.
A l’adolescence pour les filles il n’y a pas assez de visibilité pour avoir des rôles modèle.
A l’âge adulte, si tu n’as personne pour t’aider à gérer la vie de famille, c’est très compliqué.
Quel est ton secret ?
Je n’ai pas l’impression d’être exceptionnelle, je n’ai pas peur de m’engager.
J’ai toujours été en compétition tout le temps, je ne me mets pas de limites, j’y vais, si je rate, ce n’est pas grave, car les échecs font partie de la réussite. Je ne cherche pas à être au top, je fais les choses à mon niveau.
Quels sont tes parcours préférés ?
J’adore les parcours de bord de mer, j’ai des origines bretonnes, je choisi le golf de Dinard avec sa côte sublime.
J’aime aussi les parcours méditerranéens, dans les pins comme au Portugal.
On est allé jouer l’Open d’Irlande de Speedgolf, nous avons fait une partie de récup avec les moutons en bord de mer, on était une partie de 7, c’était une superbe expérience, il y a un véritable esprit du golf qui vient de ces pays celtiques, cette communion avec la nature.
Merci Valérie pour notre échange.
Si vous souhaitez contacter Valérie c’est par ici
Pour voir ses oeuvres > https://www.instagram.com/arty_jugalor/