Sophie Giquel, dans la tĂȘte de la coach mentale

SOPHIE GIQUEL

Ancienne athlĂšte, Sophie Giquel a Ă©voluĂ© durant 15 annĂ©es sur le LET et le LPGA. Aujourd’hui elle est Ă  la tĂȘte de deux entreprises centrĂ©es sur la performance, le coaching mental et le bien-ĂȘtre. Une tĂȘte bien faite au service du mental. DĂ©couvrez les clefs de sa rĂ©ussite et son univers aujourd’hui.

Comment la passion du golf est arrivée dans ta vie ?

Par mon pĂšre qui jouait dĂ©jĂ  au golf. Je me souviens d’avoir tapĂ© mes premiĂšres balles en plastique dans mon jardin Ă  Quimper en Bretagne, mais j’ai rĂ©ellement commencĂ© Ă  l’ñge de 8 ans Ă  l’école de golf de Montmeyran, un 9 trous proche de Valence dans la DrĂŽme. J’ai ensuite continuĂ© au Golf de Valence St Didier, l’ambiance Ă©tait amicale et dĂ©tendue et le pro avait une approche ludique du jeu de golf, son objectif Ă©tait de nous faire aimer ce sport, c’est ce qui m’a plu Ă  l’époque. J’avais rĂ©ussi Ă  convaincre une copine de m’accompagner, du coup nous Ă©tions deux parmi les garçons du groupe. C’est Ă  l’ñge de 12 ans que j’ai su que je voulais ĂȘtre professionnelle de golf.

Avec le recul, quelles ont été les barriÚres les plus difficiles à franchir en tant que joueuse professionnelle ?

DĂ©jĂ  bien dĂ©finir son projet, en ce qui me concerne j’ai eu le soutien de mes parents, ils Ă©taient trĂšs prĂ©sents. Pour autant, il fallait que je valide un contrat de principe avec eux. À la base, mon pĂšre voulait que je fasse une Ă©cole d’ingĂ©nieur aprĂšs le bac, moi je voulais faire une annĂ©e sabbatique. Nous avons trouvĂ© un compromis, j’ai fait un DUT Tech de Co en formule sport Ă©tudes. AprĂšs cela, j’ai fait un entraĂźnement intensif de 5 mois et j’ai passĂ© les cartes du Ladies European Tour, Ă  21 ans j’Ă©tais pro.

Lorsque l’on dĂ©bute sa carriĂšre, le plus difficile est de trouver des financements pour se lancer en toute quiĂ©tude. Outre le cĂŽtĂ© sportif qui nous prend une grande partie de notre Ă©nergie et de notre temps, on dĂ©couvre aussi On entre dans le monde de l’entreprenariat, vous devez apprendre Ă  vous vendre.
Ce n’Ă©tait pas innĂ© et facile pour moi de prospecter dans ce sens. J’ai passĂ© beaucoup d’heures Ă  peaufiner ma plaquette, Ă  prendre contact et prĂ©senter mon projet Ă  de futurs partenaires. J’ai eu la chance d’avoir un ami entrepreneur qui m’a financĂ© 15 000 euros pour ma premiĂšre saison.

Mon pĂšre Ă©tait pas mal derriĂšre moi afin que je reste en mouvement dans mes dĂ©marches commerciales. Heureusement j’ai fait des rĂ©sultats sportifs rapidement, ce qui a lancĂ© ma carriĂšre, j’ai ainsi pu bĂ©nĂ©ficier de l’aide prĂ©cieuse de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale par la suite.

la maniĂšre et l’engagement que j’ai mis dans mon avenir dessinaient cette aura autour de moi. Je savais oĂč je voulais aller, je montrais que j'allais faire le maximum pour y arriver, j’inspirais confiance.

Voici une anecdote qui a contribuĂ© Ă  passer ma carriĂšre Ă  la vitesse supĂ©rieure. Axel, mon mari, cadeyait un joueur pro de l’European tour sur un tournoi Ă  DubaĂŻ. A cette occasion, il a rencontrĂ© un mĂ©cĂšne qui aidait financiĂšrement des golfeurs pros. Au fil de sa discussion avec lui, il lui parle de moi. 

Plusieurs mois aprĂšs, la mĂȘme annĂ©e, je joue le tournois du LET, l’Omega Ladies Masters Ă  DubaĂŻ, devine avec qui je joue lors du pro-am ?(rire) Je partage la partie avec lui, nous discutons, le feeling passe bien. Il me donne rendez-vous 2 jours aprĂšs dans son bureau Ă  DubaĂŻ et me dit : “Combien tu souhaiterais pour le logo Ă  ces 3 emplacements ? casquette, sac et polo ? ” Il faut parfois un coup de pouce de l’univers. GrĂące Ă  cela, ma carriĂšre a pu prendre un tournant familial, car j’ai pu embaucher mon mari qui m’a cadeyĂ© 7 annĂ©es.

Je me plaisais Ă  penser que les planĂštes Ă©taient alignĂ©es en ma faveur. J’ai toujours eu beaucoup de chance que ce soit pour mes coachs ou mes sponsors. Avec le recul, je me dis que la maniĂšre et l’engagement que j’ai mis dans mon avenir dessinaient cette aura autour de moi. Je savais oĂč je voulais aller, je montrais que j’allais faire le maximum pour y arriver, j’inspirais confiance.

Quel serait le conseil le plus important que tu donnerais Ă  une femme qui souhaite passer professionnelle de golf ?

Il y a deux aspects clefs selon moi. Bien s’entourer et de se donner les moyens de rĂ©ussir pour ne rien regretter.Le “si j’avais su
” est horrible et frustrant. J’ai la chance d’avoir arrĂȘtĂ© ma carriĂšre assez sereinement car j’avais ce sentiment d’ĂȘtre allĂ©e au bout de l’aventure sans regret.

Bien s’entourer, avec des personnes compĂ©tentes et avec qui ça “matche” : coach, caddie, mĂ©decins, sparing partners, sponsors, avoir des gardes fous, des personnes qui vous bousculent et vous soutiennent. Ces personnes ne sont pas forcĂ©ment les parents oĂč la famille, mĂȘme s’ils ont un rĂŽle Ă  jouer. Cependant les rĂ©fĂ©rences ne suffisent pas, il est fondamental qu’humainement cela fonctionne, que la magie opĂšre. 

C’est pourquoi la clef est de rester vraie et authentique, d’oser parler de ses points forts et aussi de ses faiblesses.

Et puis il faut ĂȘtre au bon endroit et au bon moment pour attirer la chance. S’entraĂźner dans un club qui possĂšde un club business peut ĂȘtre aidant, par exemple. Il faut prospecter c’est sĂ»r, nĂ©anmoins mes plus belles rencontres de partenaires je les ai faites au golf.

Être en action est une composante essentielle pour la rĂ©ussite, osez!

Aujourd’hui tu as la gestion de deux entreprises tournĂ©es vers la performance, le coaching mental et le bien-ĂȘtre, pourquoi ?

J’ai toujours Ă©tĂ© passionnĂ©e par les leviers de la performance quel que soit le domaine, tout ce qui contribue au fait de rĂ©aliser son plein potentiel (dĂ©veloppement personnel, nutrition, sport, mental
).

AprĂšs ma carriĂšre, J’avais cette envie forte de transmettre, d’inspirer, de motiver et de partager, ces 4 piliers me guident aujourd’hui dans mes actions. C’est comme cela que j’ai dĂ©cidĂ© d’accompagner les sportifs, les dirigeants et leurs Ă©quipes Ă  dĂ©velopper leurs performances dans la durĂ©e car les parallĂšles entre le golf et l’entreprise sont nombreux.

Mentale + bien ĂȘtre + action : ce sont mes 3 axes. Que ce soit au travers de confĂ©rences, de coaching, team building ou d’ateliers bien-ĂȘtre et santĂ© avec MyGolfCare (co crĂ©Ă© avec VĂ©ronique Valles Vidal).

Être en action, oser, est une composante essentielle et cela Ă  toujours fonctionnĂ© dans ma vie. Le fait d’ĂȘtre proactive paye souvent, ĂȘtre actrice de sa vie.

Mon intĂ©gration au sein de l’Ă©quipe Golf+ est un bon exemple : en proposant de maniĂšre spontanĂ©e mes services pour ĂȘtre spotter sur le parcours de l’Evian Championship, je me retrouve Ă  la place, consultante Ă  l’annĂ©e sur l’European tour.

En terme de coaching mental, quelle est la grande différence entre une joueuse et un joueur ?

Je vais rĂ©pondre, mais il ne s’agit pas de faire des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, il s’agit d’une tendance que j’ai observĂ©.

Le diffĂ©rence fondamentale c’est l’égo. Le cĂŽtĂ© fĂ©minin a souvent moins d’égo et exprime plus facilement des Ă©motions. Une Ă©motion on ne peut pas la contrĂŽler, elle vient Ă  nous et la 1Ăšre Ă©tape est d’en prendre conscience. Le fait d’avoir moins d’égo facilite cette Ă©tape d’acceptation. Je pense aussi que l’intuition est plus dĂ©veloppĂ©e ce qui reprĂ©sente une grande force. 

Le cĂŽtĂ© masculin lui va plus facilement mentaliser et moins Ă©couter ses ressentis. À noter qu’un homme peut avoir un cĂŽtĂ© fĂ©minin dĂ©veloppĂ© et vice versa.

Ton parcours de golf prĂ©fĂ©rĂ© en France et Ă  l’étranger ?

À l’Ă©tranger c’est le Royal Melbourn, un links typique des Iles Britannique mais avec une mĂ©tĂ©o plus clĂ©mente. (Rire) Il demande de la justesse technique, de l’humilitĂ© et de la stratĂ©gie. C’est ce qui me plait dans le golf.

En France, j’hĂ©site… je dirais le Golf de Fontainebleau, car j’aime les parcours boisĂ©s, ĂȘtre connectĂ©e Ă  la nature. C’est un lieu Ă©motionnel, car j’y ai gagnĂ© la coupe de France Dames amateur et j’avais Ă©tĂ© accueillie Ă  bras ouverts pour prĂ©parer mes cartes du LET. Il y aussi une empreinte olfactive avec les pins, la bruyĂšre, qui me plait.

Quel est le démon de tes parcours ?

Mon dĂ©mon c’est cette petite voix intĂ©rieure qui revient souvent, c’est tout l’enjeu du coaching mental. (rire) Comment se dĂ©barrasser de nos pensĂ©es parasites ?
La mienne c’est “Attention ! t’es sĂ»re que tu vas y arriver ? parce que t’as pas le droit Ă  l’erreur ».

L’objet le plus insolite dans ton sac de golf et son histoire ?

J’ai un petit ruban bleu attachĂ© de vision 54 (ils font partie des personnes qui m’ont fait Ă©voluer au niveau de ma performance et humainement Ă©galement), la clef de ma routine.
Un Ɠil de tigre, une pierre marron qui est lĂ  pour me donner de la force et rĂ©duire le stress.

Ta derniĂšre action en faveur des femmes au golf ?

Je suis en train de travailler sur un Ă©vĂ©nement « golf et santĂ© » au fĂ©minin sur 2022. L’évĂšnement s’appelle “golfez pour elles” dans la lignĂ©e de “Courir Pour elles » Ă  l’initiative de Sophie Moreau. Le but est de contribuer Ă  la lutte contre les cancers fĂ©minins.

Bravo Sophie et merci pour cet Ă©change.

sophiegiquel.com

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