Ancienne cavalière destinée à une grande carrière équestre, Charlotte Caille a su rebondir après une blessure qui l’a contrainte à changer de voie. Entrepreneuse accomplie, engagée pour les droits des femmes à travers l’ONG Soroptimist, golfeuse compétitrice et maman investie, elle nous raconte son parcours inspirant — et sa passion grandissante pour le golf.
Qui es-tu ?
Je suis une femme de 37 ans, entrepreneure et très engagée dans le monde associatif, notamment avec Soroptimist, une ONG internationale qui défend les droits des femmes dans cinq domaines : l’éducation, la santé, l’environnement, la lutte contre les violences, et le leadership.
Côté pro, j’ai repris une société de gestion immobilière, en parallèle de l’entreprise de maîtrise d’ouvrage de mon conjoint avec qui je me suis associée. Après avoir longtemps travaillé dans de grands groupes, je vis aujourd’hui une liberté d’esprit que je n’avais jamais connue auparavant.
Tu étais pourtant destinée à une carrière sportive dans l’équitation…
Oui, j’étais sélectionnée pour intégrer Saumur (le top niveau pour les cavaliers) tout en poursuivant des études de gestion. Malheureusement, une blessure aux adducteurs m’a forcée à abandonner ce rêve.
C’est comme ça que j’ai basculé un peu par dépit dans l’immobilier en alternance… et finalement construit une belle carrière dans ce domaine.
Comment le golf est arrivé dans ta vie ?
C’est mon mari qui m’a initiée. Il jouait déjà et, comme ce sport prend du temps, je m’y suis mise pour partager ça avec lui. J’ai tout de suite accroché : j’y ai retrouvé l’exigence mentale, la concentration et la rigueur de l’équitation de haut niveau.
Depuis deux ans, je m’investis à fond. J’ai même décidé cette année de passer en mode compétition !
D’ailleurs je me mets en condition mentale de compétition autant que possible. C’est ce que j’aime !
Ce que je préfère dans le golf c’est battre mon mari (rire) ! Non, plus sérieusement, j’adore me fixer des objectifs, progresser, me remettre en question sans me décourager. Le golf m’apporte de l’humilité, de la discipline et un bel équilibre dans ma vie pro et perso.
Et puis, c’est un sport très social : on y croise des gens de tous âges, et beaucoup d’entrepreneurs comme moi.
La sororité ce n’est pas être “contre” les hommes. C’est croire profondément au potentiel des femmes et vouloir qu’elles prennent toute leur place dans la société.

Le golf t’aide dans ta vie pro ?
Clairement. Ça crée du lien avec d’autres entrepreneures, on se recommande, on échange nos expériences… On sponsorise aussi des compétitions, ce qui donne de la visibilité à notre entreprise.
En ce moment, on intègre un club business en Normandie, avec des journées “golf & leadership”.
Tu es très impliquée chez Soroptimist. Quel lien avec le golf ?
À Deauville, notre club est très actif et on a une appétence naturelle pour le golf — on est plusieurs à jouer ! Nous organisons depuis 8 ans une compétition caritative de golf, au départ pour la santé des femmes. Cette année, les fonds récoltés (plus de 7 000 €) ont permis de soutenir :
- une jeune entrepreneuse locale via notre prix “Envie d’entreprise” (4 000 €)
- la golfeuse Chloé Salort et Marine Griffaut pour sa participation au Lacoste Ladies Open de France
- et aussi d’autres sportives, comme une cavalière et une voileuse.
C’est notre façon concrète de réduire les inégalités femmes-hommes dans le sport.
C’est quoi, pour toi, la sororité ?
Ce n’est pas être “contre” les hommes. C’est croire profondément au potentiel des femmes et vouloir qu’elles prennent toute leur place dans la société.
Trop souvent, les femmes s’auto-limitent. Moi, je n’ai pas fait 7 ans d’études pour travailler dans le bâtiment, et pourtant j’y suis compétente. Je veux encourager d’autres femmes à ne pas se mettre de barrières.

Tu as vécu des situations sexistes dans ton métier ?
Oui, bien sûr. Dans le bâtiment, ça arrive. Mais je n’en fais pas une montagne : je fais savoir que certains propos ne sont pas OK, et dans 95 % des cas, ça se passe bien ensuite.
Ce qui me choque parfois, ce sont les jeunes femmes d’aujourd’hui qui semblent parfois plus hésitantes que nous ne l’étions. On ne doit pas faire machine arrière.
Pourquoi, selon toi, peu de femmes entre 18 et 50 ans jouent au golf ?
Beaucoup pensent qu’elles n’ont pas le temps. Moi je l’intègre à mon agenda comme une réunion. Il faut le vivre comme un moment pour soi, pas comme une contrainte.
Ma fille de 7 ans joue déjà, elle a même donné le coup d’envoi du Lacoste Ladies Open. Un souvenir incroyable !
En un mot, ton message aux femmes ?
Ne vous mettez pas de limites. Prenez votre place, que ce soit sur le green, dans l’entreprise ou dans la société. L’autonomie, c’est la vraie liberté.
Merci Charlotte pour ton engagement et ton partage.

🌍 Les Soroptimist en bref
🔸 Qui ?
Une ONG internationale fondée en 1921, présente dans plus de 120 pays, avec un statut consultatif à l’ONU.
🔸 Leur mission ?
Agir pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles dans le monde.
🔸 Les 5 domaines d’action :
Éducation & autonomie financière (ex : bourses, accompagnement entrepreneurial)
Lutte contre les violences faites aux femmes
Accès à la santé et prévention (ex : campagnes sur les maladies cardiaques)
Environnement & développement durable
Leadership & promotion des femmes dans la société
🔸 Leurs actions ?
Des initiatives locales, nationales et internationales : concours, événements caritatifs, campagnes de sensibilisation, actions de terrain et de plaidoyer.
🔸 Leur devise ?
« Comprendre. Défendre. Entreprendre. »